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6 décembre 2012 à 22 h 10 min #786
À quoi penses-tu, dis-moi
Lorsque tu ne dis rien
Tu me dis que tu ne penses à rien
Mais dans tes yeux
Je vois des tas de choses
Tu ne peux penser à rien
Ne peux penser à rien
Ton esprit est toujours en chemin
…
[Mireille Mathieu]l y a une différence entre ne penser à rien et ne pas savoir à quoi l’on pense, mais la majorité des gens assimile la pensée à la pensée consciente, ce qui les fait répondre « rien », alors que c’est simplement leur conscience qui refuse de conserver la pensée.
Distinguons plusieurs formes de pensées:
-Ne pas savoir à quoi je pense (objet de la pensée inconnu)
-Ne pas savoir ce que je pense (pensée inconnue)
-Ne pas savoir comment je pense (quelle sensation est activée dans cette pensée, est-ce que c’est une pensée visuelle, tactile, ou autre), et tous les entre qui peuvent advenir.Mais « rien », peut signifier beaucoup de choses.
Rien d’exprimable, tout d’abord. Nombre de pensées sont impossibles à traduire.
Rien de particulier, ensuite. On peut avoir la pensée qui vagabonde tant qu’il est impossible de dire à quoi l’on pense. La réponse rien, ici, aurait la même valeur que « tout. »
Rien d’intéressant, également. On peut penser à quelque chose qui n’a strictement aucun intérêt.
Rien peut aussi faire référence au fait qu’on n’ait pas envie d’en parler. Parce que c’est déplacé, incongru, ou pour d’autres raisons.
Rien, en fait, c’est simplement le « non » à une question qui ne permet pas de dire « non ».Ainsi à rien serait une réponse déguisée, un mot en place de ce que l’on ne peut dire, parce qu’on n’en a pas les mots, parce que l’objet de penser ne peut se dire et même se penser. Parce que ce à quoi on pense est invisible, inaudible, indicible.
L’invisible dont il s’agit ici ne concerne pas le domaine des objets qu’une impossibilité matérielle interdit de voir, l’obscurité par exemple, mais des objets qu’on croit voir alors qu’ils ne sont aucunement perceptibles parce qu’ils n’existent pas, ou ne sont pas présent. Ce que Clément Rosset nomme « la faculté anti-perceptive ». Faculté de ne pas percevoir ce qu’on a sous les yeux, mais aussi faculté de percevoir ce qui n’existe pas.
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